Le 2 juin, un homme s’est introduit chez notre sœur de cœur et de lutte et l’a agressé sexuellement. En tant que collectif qui lutte pour la défense des droits humains et le retour d’un État de droit aux Comores nous tenons à déclarer ceci :
Une agression sexuelle n’est jamais, JAMAIS de la faute de la personne qui la subit.
La culture du viol qui désigne l’ensemble de comportements et attitudes partagées au sein d’une société qui minimisent, normalisent voire encouragent le viol est bel et bien présente aux Comores et l’Etat s’il veut endiguer les violences sexistes et sexuelles doit commencer par le reconnaître et prendre des mesures au sein de ses institutions.
L’État en refusant de prendre de réelles mesures en matière d’éducation à la sexualité porte la responsabilité de toutes les agressions sexuelles dont sont victimes les jeunes filles et les femmes.
Tout individu qui se dit choqué et qui apporte son soutien à Amina doit également faire un travail de déconstruction de la culture du viol, car minimiser la parole d’une femme qui affirme avoir été agressée ou associer son agression au fait qu’elle soit attirante ou non c’est un discours de la culture du viol.
Les professionnels de l’information doivent également se questionner quant au traitement médiatique qu’ils font de ces affaires. Journaliste est un métier et non pas un statut qui donne l’autorisation spéculer à tout va.
Être militante n’immunise pas contre les agressions sexuelles, alors accordez à Amina le droit et le temps de guérir de ce traumatisme. Et puisqu’aucune femme n’est à l’abri de subir une agression, rendez-vous compte que c’est l’affaire de tous, que chacun a des responsabilités à prendre et des actions à mener, en soi-même d’abord, et auprès de son entourage.
Comment ? Cessons de protéger les agresseurs et de leur trouver des excuses, attaquons-nous à leur honneur, dénonçons les hommes de notre entourage qui commettent ces actes. Ce n’est pas chose aisée mais ce sera déjà un grand pas.
Encore une fois, nous adressons tout notre soutien et notre amour à Amina et toutes les femmes qui ont subi une agression sexuelle. Nous vous croyons, vous n’êtes pas responsables.