RETRANSCRIPTION HOMMAGE AUX BRAVES
Ce dimanche marque la 13e semaine de mobilisation des Comoriens contre le système politique corrompu des Comores. 13 semaines, que tous les dimanches nous nous levons et venons crier votre indignation. C’est bien la preuve que nous, comoriens où que l’on soit, nous sommes prêt à faire changer les choses. Nous sommes bien plus conscients des malversations des politiques qui nous répugnent de plus en plus. C’est ce qui nous conforte dans l’idée que cette lutte pour un État de droit est légitime et plus que nécessaire.
Aujourd’hui nous sommes venus rendre hommage à ceux qui se mobilisés malgré les risques aux Comores. Nous sommes venus porter un message aux braves. A celles et ceux qui ont osé braver l’autorité, défier la peur, les “on dit”. À ceux qui se sont engagés publiquement aux pays. Merci, merci à eux! Merci ri furaha.
Nous voulons rendre hommage à Mbeni, nous voulons rendre hommage à Ntsudjini, nous voulons rendre hommage à Tsinimwachongo, nous voulons rendre hommage à Mkazi, à Usivo. Nous sommes, aujourd’hui nous portons des tee-shirt avec ces villes là parce qu’ils se sont levés quand tout le monde disait que la bas ça ne bougera pas. Ça a bougé ! Quand ils ont essayé de faire une manifestation, place de l’Indépendance, wa pvéhé madjéyichi na kwaboula. Ils ont meme pas, meme pas laisser les gens se rassembler. Ils ont peur, wa ri honessa huka, ils ont peur. Ils savent que les comoriens peuvent se manifester. Nous sommes là. Nous en sommes la preuve. 13 semaines, 14 semaines, nous leur avons apporté la preuve que nous savons nous mobiliser. Que nous savons nous défendre.
Si vous vous demandez, si vous vous demandez si les comoriens aiment leur pays, regardez cette place. Qui, qui ici n’aime pas son pays ? On aime notre pays. C’est pour ça qu’on est là, qu’on a sacrifié nos dimanches, des nuits. C’est pour ça qu’on est sur les réseaux, dans les familles à défendre ces droits, à dire que notre peuple mérite, mérite ce temps passé à le défendre. Nous aimons notre pays, vous aimez votre pays et nous sommes là pour vous dire merci ! Pvo na ri pvéchéléya, pvo waragaliya merci, merci. Voila.
Vous, vous êtes les comoriens éveillés. Vous êtes loin de mesurer la force et la détermination que vous nous donnez, là-bas. Nous voir, voir les images de mobilisation aux Comores, ça nous renforce dans l’idée que nous avons raison d’être la. Que nous sommes l’extension d’une indignation qui est née aux Comores. Voila le mouvement il est la bas, il est la bas, il existe et il a besoin de nous. Merci à vous.
J’aimerai aussi rendre hommage aux femmes, aux femmes leader de ce mouvement. Aux femmes qui sont présentes, aux femmes qui malgré les responsabilités de leurs vies sont là. Aux femmes qui sont les premières victimes de ces “ont dit”, de ces “hari hari”, de ces regards, de ces doigts pointés quand on se met en avant et qui sont quand même venues dire non ! Karna ukiri. Vous ne pourrez pas prendre nos pays, notre pays sans que nous disions rien. Et ça demande un courage que nous respectons et qu’en tant que femmes, voila c’est notre combat. Et nous sommes contentes de voir nos soeurs, nos mères et de voir nos enfants ici et là-bas mener la charge. Merci, merci à vous les femmes. J’aimerai finir en disant … nous rencontrer, savoir quelles sont nos convictions qui nous animent, venez nous voir, nous avons créé un petit stand derrière. Nous sommes là, nous n’avons rien à cacher, nous sommes prêts à répondre à vos questions, à vos interrogations, à vous accueillir, à parler ensemble, à imaginer des Comores meilleures ensemble car c’est possible. Ne croyez pas ceux qui vous disent que ce n’est pas possible. C’est possible, et même on va le faire. Héka mgu apvendzé. Voila donc nous, nous voulons connaître votre état d’esprit après ces 13 semaines de mobilisation. Voila, comment aborder le futur, venez nous voir, venez nous parler, venez discuter avec nous.
Photo : © Maoni Corner Pics