Samedi 30 novembre, des femmes comoriennes de toutes les générations ont manifesté pacifiquement pour dénoncer les exactions commises par le pouvoir en place aux Comores. Arrivées la place de l’indépendance, elles se sont regroupées pour une lecture du coran.
C’est à ce moment-là que les forces du régime sont intervenues et ont violentées et interpellées 13 femmes sur la centaine de manifestantes.
Le journaliste Oubeidillah Mchangama, présent pour couvrir l’événement a été arrêté aussi, ainsi que les 2 chauffeurs des bus qui ont conduit ces femmes venant des 4 coins de l’île de Ngazidja vers Moroni.
Ces 16 personnes sont restées en garde à vue depuis samedi jusqu’à ce jour, mardi 03 décembre.
Pour rappel une garde à vue dure 24h et est renouvelable une fois. Le délai est largement dépassé dans ce cas précis.
Le journaliste Oubeid est passé devant le juge ce matin à lors d’une audience à huis-clos et il a été placé en mandat de dépôt pour manifestation illégale et trouble à l’ordre public. Alors qu’il a été arrêté rappelons-le en train de filmer la manifestation des femmes.
Tous les jours, les droits et libertés individuels des citoyen-nes comorien-nes sont bafoués dans le silence total des autorités et des organismes internationaux.
Madame Sittou Raghadat, Présidente de la commission nationale des droits et libertés de l’homme, votre silence ne vous honore pas. À aucun moment, vous n’avez dénoncé ces violations manifestes qui se déroulent sous vos yeux et au vu et au su de tous. Au lieu de défendre les droits de l’homme, vous restez silencieuse devant leurs nombreuses violations. Vous vous mettez ainsi du côté d’un régime oppresseur. Voulez-vous la liste du nombre de fois où les droits et libertés ont été piétinés?
Et nos magistrats ? Mesdames et messieurs les juges et procureur(e)s, que faites-vous de votre serment ? N’êtes-vous pas censés enfermer les criminels et non pas couvrir leurs méfaits? Vous n’êtes pas digne de servir notre pays.
Et nos dirigeants ?
Messieurs et mesdames membres du gouvernement et gouverneur(e)s, votre devoir n’est-il pas d’œuvrer pour l’intérêt du peuple comorien et non pour vos intérêts personnels ou partisans? Vous êtes censés protéger les comoriens où qu’ils se trouvent et non pas les oppresser, les bailloner et les torturer.
Et vous Messieurs et mesdames des forces de l’ordre? Votre fonction est de protéger le peuple et non pas de le violenter, l’enfermer et le torturer pour protéger le pouvoir.
Si vous ne vous sentez pas capable de faire votre devoir, démissionnez.
Laissez leur chance aux personnes désireuses de servir notre peuple. Ce pays n’est pas votre propriété privée, ils nous appartient à tous.
Ceci est un appel, libérez les femmes qui ont manifesté pacifiquement ce samedi 29 novembre 2019, libérez Oubeidillah Mchangama pour qu’il puisse célébrer dignement son mariage prévu dans deux jours et libérez les chauffeurs qui ont accompagné ces femmes dans l’expression de leur liberté.
Libérez TOUS les prisonniers politiques,
dans toutes nos îles.
Libérez le peuple comorien.