Amir Abdou dans le TOP 3 des meilleurs sélectionneurs de l’année de So Foot
Mercredi 16 décembre, le magazine So Foot a dévoilé son classement de 2020. À la rubrique des meilleurs coachs, on retrouve à la troisième place du podium, Amir Abdou, le sélectionneur des Comores, derrière Luis Enrique, sélectionneur de l’Espagne et Marco Rossi, sélectionneur de la Hongrie. Il n’est pas le seul comorien distingué par So Foot puisque à la rubrique LOL, on peut apercevoir Kassim Oumouri qui est élu « meilleur commentateur de l’année ». Il avait été remarqué par l’univers du foot au match Comores – Kenya où il avait été très expressif.
Il faut dire que les Coelacanthes d’Amir Abdou nous ont offert beaucoup d’espoir avec des résultats satisfaisants cette année. La sélection compte trois rencontres, zéro défaite et un total de 24 points qui lui permet d’être à la dixième place du classement de la meilleure progression de FIFA 2020. Une bouffée d’air frais que les comoriens respireraient bien tous les jours ! Allez les verts !
Entrepreneuriat, un état absent mais qui tire les ficelles
L’entrepreneuriat aux Comores est un secteur mis en avant et où règne pourtant une certaine opacité. L’accompagnement de l’État comorien, quand il n’est pas inexistant, se caractérise souvent par certains comportements douteux.
Le 07 décembre 2020, nous découvrons que la société étrangère ASC, manutentionnaire du port Mutsamudu, profite de sa position pour mettre des bâtons dans les roues de ses concurrents comoriens. Cette société se voit reprocher de retarder le déchargement des cargaisons des concurrents afin de leur imposer des pénalités. Les concurrents dans cette affaire, c’est la société Makas détenue par Mariama Mzé Mmadi originaire d’Iconi. Elle collabore actuellement avec des commerçants anjouanais afin de mettre fin à la pénurie de ciment. Face à cette concurrence déloyale, le rôle des autorités devrait être de remettre de l’ordre. Pourtant, comme trop souvent, les entrepreneurs semblent livrés à leur sort.
Le 10 décembre 2020, nouveau coup d’éclat dans le monde de l’entrepreneuriat comorien. Omar Mouhsine annonce l’arrêt de ses activités agricoles et avicoles pour cause, entre autres, de charges exorbitantes et ce malgré une aide de l’Etat ainsi que de la Banque mondiale de 120 millions kmf. Quelques jours après cette annonce, M. Mouhsine se serait vu refuser le dédouanement d’un conteneur de marchandises car son agrément d’opérateur économique aurait été retiré par les autorités.
Si les grandes entreprises dénoncent des pratiques commerciales abusives et des charges exorbitantes pour le bon fonctionnement de leur projet, qu’en est-il alors des petites entreprises qui tentent de se faire une place ? Des formations sont parfois mises en place pour encourager les jeunes à la création d’emplois mais une fois dans l’aventure, qui pour les accompagner et les protéger des abus ? Les autorités peuvent-elles utiliser leurs prérogatives d’octroi et de retrait d’agréments d’entrepreneur comme bon leur semble ? Qu’est-ce que tout cela dit sur la liberté et la sécurité d’entreprendre aux Comores ? Autant de questions qui nous laissent perplexes.
Système sanitaire, une détresse qui n’en finit pas
Le système sanitaire et la santé publique de manière générale aux Comores continue de défrayer la chronique.
Le 07 décembre 2020, Abdulkarim âgé de 16 ans perd son combat contre le cancer. Ce décès est d’autant plus bouleversant qu’en novembre dernier, il avait émis une dernière volonté lorsque la maladie s’était propagée : vivre ses derniers instants auprès de ses soeurs, aux Comores. L’élan de solidarité qui a suivi la médiatisation de sa requête, a permis la réalisation de ce souhait. Cela avait suscité l’espoir car l’état mental et l’environnement d’un patient influent considérablement sur ses chances de guérison. À la maladie s’ajoute la détresse émotionnelle causée par le fait de devoir effectuer ses soins dans un environnement inconnu, loin des siens. Le bricolage sanitaire auquel le citoyen comorien doit faire face, faute d’un système de santé efficient, est coûteux tant financièrement qu’en termes de chance de survie.
Puis le 12 décembre, c’est la pandémie du Covid-19 qui remet la question sanitaire sur le devant de l’actualité, notamment à Mohéli où après plusieurs mois de calme, de nouveaux cas commencent à être enregistrés. Cela est d’autant plus inquiétant que notre système sanitaire gère difficilement les détresses respiratoires, comme l’indique le communiqué que la direction du centre hospitalier national avait fait suite à la mort de l’artiste Adina. Les Comores font partie de la liste de pays qui se sont engagés à recevoir le vaccin contre le Covid-19 via le mécanisme COVAX. Mais sommes-nous en mesure de pouvoir gérer les effets secondaires que pourrait occasionner ce vaccin qui vient tout juste d’être développé ? En attendant que le vaccin arrive à nos portes, ou non, espérons qu’une partie des 9,35 millions d’euros que l’UE-COI vont octroyer aux États membres de la COI pour une amélioration des mesures de surveillance Covid renforceront véritablement un système sanitaire comorien à l’agonie.
La presse comorienne, entre deuil et intimidations
Le 12 décembre 2020, la presse comorienne est frappée par une terrible nouvelle, le décès d’Ali Abdou, jeune journaliste engagé et premier président du syndicat des journalistes comoriens. Cette jeune structure, qu’il a œuvré avec détermination à mettre en place, a pour but notamment la défense des droits des journalistes comoriens. Quelle sombre ironie que de voir le journaliste Oubeidillah Mchangama interpellé par les forces de l’ordre au retour de l’enterrement de son confrère. Il sera retenu pour être auditionné jusqu’au soir à propos de la possible pénurie de pétrole qu’il avait annoncée sur les réseaux. Il sera ensuite relâché et invité à retourner à la gendarmerie le lundi 14 décembre. Lorsqu’il se présente le lundi, il est mis derrière les verrous pour flagrant délit de troubles à l’ordre public. Mais pendant une conférence de presse, c’est le fait qu’il ait continué son travail de journaliste alors qu’il lui était interdit de communiquer sur les réseaux sociaux après sa précédente arrestation qui est retenu contre lui. Et pourtant le journaliste Oubeidillah, était présent à tous les conseils de ministre au palais présidentiel depuis sa libération sans que l’entrée ne lui soit jamais refusée. Un communiqué commun du SNJC et de l’UPF dénonce d’ailleurs un placement en mandat de dépôt purement arbitraire. Il sera finalement relâché le jeudi 17 décembre dans l’après-midi sans qu’aucune réponse ne soit donnée aux nombreuses questions posées, notamment sur la vraie nature de cette arrestation. Que signifient ce genre d’intimidations ? Aux Comores, la menace qui pèse sur les journalistes et leur liberté d’information continue d’être extrêmement préoccupante.
45 ans que le shikomori attend d’être enfin considéré
Le 8 décembre, le journal la Gazette des Comores, nous apprend qu’une commission chargée d’écrire les textes pour la création d’une académie de la langue comorienne a rencontré Azali Assoumani qui se dit favorable au projet. Si cette idée, née pendant les assises 2018, apporte de l’espoir aux amoureux de la langue de Mbae Trambwe, rappelons que déjà sous le régime d’Ali Soilihi en 1976, Mohamed Ahmed Chamanga, linguiste et écrivain, a été le premier à proposer une méthode de transcription de notre langue. Pourtant, il a fallu attendre la constitution de 2002 pour que le shikomori devienne la troisième langue officielle de l’archipel après le français et l’arabe.
Mais qu’est-ce qu’une académie de langue ?
C’est une institution dont la fonction est d’établir les règles, normaliser et perfectionner une langue. Le shikomori est un groupe linguistique de quatre variétés encore très peu encadrées et très peu enseignées. Cette nouvelle prouve, encore une fois, que rien ne peut être fait sans volonté politique. Et ce n’est pas les mahorais qui diront le contraire, eux qui viennent enfin de réussir à faire adopter à l’unanimité la disposition qui les empêchait d’apprendre le shimaore à l’école. C’est quand même drôle qu’un pays souverain aie du mal à valoriser et enseigner sa propre langue, non ?
Et pendant ce temps le ministre de l’éducation nationale impose un certificat de langue (anglais, arabes, français) aux universitaires pour valider leur diplôme sans leur donner ni les moyens mais surtout d’explications afin d’obtenir ce certificat. Vous pouvez toujours lui demander sur twitter, vu que c’est là-bas où il a annoncé la nouvelle, quand est-ce que les Comoriens pourront prétendre à un certificat de shikomori ?
L’Anrtic supprime temporairement les offres promotionnelles des opérateurs téléphoniques
Après avoir demandé l’augmentation des tarifs de Comores telecom et Telma, « pour le bien des consommateurs », cette fois-ci ce sont les offres promotionnelles qui se retrouvent suspendues temporairement par l’Anrtic. L’entité garant de la concurrence dans le secteur de la télécommunication veut mettre fin aux guéguerres des deux opérateurs téléphoniques avec cette nouvelle mesure. D’après lui, le marché est menacé de disparaître à cause des agissements de Comores telecom et Telma. En effet, les enfants terribles de la télécommunication comorienne ne cessent d’enfreindre les règles pour attirer les consommateurs en vendant la data à bas prix, voire à perte, par exemple.
En colère, l’association comorienne des technologies de l’information et de la communication tire la sonnette d’alarme lors d’une conférence où elle rappelle à Anrtic que son devoir est aussi de protéger les consommateurs comoriens et de prendre en compte l’état de leur portefeuille. Elle rappelle qu’une loi sur la concurrence laisse libre cours aux opérateurs de fixer leur prix.
Et c’est là que nous nous demandons quel est vraiment le rôle d’Anrtic ? Défendre les intérêts des consommateurs et des opérateurs est-il compatible ? L’entité est-elle au-dessus des lois ? Rendez-vous au prochain épisode !