Communiqué Ufahari wa Komori du 4 avril 2019
Les Comoriens assistent impuissants au basculement d’une nation dans la dictature. Il est fait état de torture sur des détenus, les arrestations arbitraires de supposés opposants sont désormais des enlèvements purs et simples. Après des manifestations réprimées dans le sang par le régime du
Président Azali, les principaux organes de presse indépendants sont censurés, les journalistes persécutés et publiquement vilipendés par le pouvoir. Suite à la détention arbitraire et à la torture d’un de leur confrère, la presse a entamé un boycott du gouvernement en place et ne couvre plus la communication officielle.
Des violences ont émaillés des élections présidentielles anticipées le Dimanche 24 mars. Une fusillade au quartier général de l’État-major de l’armée s’est soldée par la mort de 2 militaires et un civil dans des circonstances non-élucidées. L’Union Africaine, la Commission de l’Océan Indien et l’Union Européenne ont à l’unisson déclaré leur incapacité à se prononcer objectivement sur la transparence du scrutin. Plusieurs institutions, dont l’ambassade des États-Unis, ont évacués leur personnel
diplomatique.
Dans les pas des Algériens? Les Comoriens se mobilisent contre le maintien du président au pouvoir
Des personnalités dénoncent la succession de violations des droits humains ces derniers jours. Ben Amir Saadi, Manager de la sélection nationale et Cheikh Mc, artiste engagé pour la jeunesse, décident de lancer un appel national à manifester via un Live Facebook. En réponse, un mouvement
de citoyens et des associations s’organisent. De grands rassemblements se tiendront simultanément ce Dimanche 7 avril 14h dans 7 villes de France (Place de la République à Paris, Porte d’Aix à Marseille mais aussi à Lyon, Nice, Strasbourg, Poitiers, Saint-Denis de La Réunion) et à Dakar au Sénégal après qu’une première mobilisation réussie à Marseille a réuni 5000 personnes le 31 mars.
Aux Comores où les manifestations sont désormais interdites, les citoyens tentent de se mobiliser via les réseaux sociaux avec des photos d’eux tenant une pancarte “Je ne cautionne pas les 60%” le chiffre ayant permis à Azali Assoumani de s’imposer dès le 1er tour ainsi que des cadres facebook aux slogans dénonçant la dictature.